Carnet de route

Grand Arc, Ratissières et Aiguille de l'Epaisseur
Le 04/02/2024 par Simonet Luc
Sortie ski de randonnée 4, 5 et 6 février 2024 : le Grand Arc, les Ratissières et l’Aiguille de l’Epaisseur
En raison du manque d’enneigement, la grande traversée du sud du Jura en ski nordique organisée par Luc du 03 au 11 février a été annulée. En contrepartie, Luc a proposé un plan B en ski de randonnée. Comme les conditions étaient printanières, les randonnées ont été orientées vers les versants sud pour éviter de skier sur une neige verglacée et en altitude afin de trouver l’enneigement nécessaire.
Au programme : le Grand Arc le dimanche, les Ratissières lundi avec une nuit au refuge des aiguilles d’Arves puis le lendemain mardi, l'Aiguille de l’épaisseur.
Dimanche 4 février : le Grand Arc 2380m
Massif : Lauzières – Cheval Noir
Départ : 1265 parking de Montsapey
Dénivelé : 1185
Nous serons deux au départ de Mâcon : Aline et moi-même. Départ dimanche à 6h00. Direction la Taverne de l’Arc où nous retrouvons, dans la grisaille et le brouillard, Luc ainsi que Bénédicte, Marine et Virginie toutes les trois du caf de Belledonne Nord. Objectif de cette première journée: le Grand Arc versant sud dans le massif de la Lauzière culminant à 2380 mètres.
Au fur et à mesure que nous prenons de l’altitude le ciel se dégage et nous arrivons au parking de Montsapey, lieu de départ de la randonnée, sous un soleil radieux. Le début de la randonnée se fait à pied avec portage des skis en raison d’un manque d’enneigement. Après environ 150 m de dénivelé, nous pouvons enfin chausser les skis.
Très rapidement les différentes couches disparaissent et nous progressons dans une chaleur bien étonnante pour un début février. A mi parcours, l’ascension se faisant un peu plus pentu avec une neige plus dure, Luc conseille de mettre les couteaux pour plus de sécurité. Malgré ses conseils, je décide quand même de faire une dernière conversion, ce qui s’avère être une grossière erreur. Lors de la conversion, je chute et glisse sur plusieurs mètres. Pendant la glissade, un leech se décroche de ma chaussure, un de mes skis déchausse et, à mon grand désarroi, continue seul sa course. Après l’avoir suivi du regard, il disparait de ma vue. Il ne reste plus qu’une seule solution : partir à sa recherche en redescendant à pied. Je suis très vite rejoint en ski par Luc qui entame les recherches de son côté. Pendant ce temps, le reste du groupe poursuit l’ascension sous la responsabilité d’Aline (c’est bien d’avoir deux encadrants dans un groupe !). Luc retrouve le ski 150 mètres plus bas. Il ne nous reste plus qu’à remonter. Nous rejoignons le reste du groupe à une centaine de mètre du sommet, mais devant le manque de motivation nous décidons, d’un commun accord, de redescendre un peu plus bas pour une pause déjeuner au soleil puis nous entamons la descente sur une neige très agréable. En se rapprochant de l’arrivée, la neige se fait de plus en plus rare et nécessite deux déchaussages pour retrouver des portions praticables. Un dernier portage jusqu’au parking est nécessaire. Avant le retour vers la grisaille de la vallée, pot à Tioulevé au relais du Lac sur son agréable terrasse ensoleillée.
Lundi 5 février : Pointe des Ratissières (2865m)
Massif : Grandes Rousses - Arves
Départ : Bonnenuit (1670 m)
Dénivelé : 1200 m.
Nous serons trois pour ces deux jours de randonnée : Aline, Luc et moi-même. Départ du parking verglacé de Bonnenuit (plusieurs glissades avant même d’avoir chaussé les skis !) vers 9h30. Montée dans la forêt verglacée avec les couteaux dès les premières pentes. La sortie au soleil est rapide et les conditions de neige s'améliorent largement. La montée vers la crête du Puy puis la Pointe des Ratissères se fait à un bon rythme, en plein soleil et les polaires tombent assez vite. La neige est encore très correcte, pas trop transformée, neige plus dure et glacée dans la pente plus raide sous le sommet. Après une pause déjeuner au sommet, descente en direction du refuge des Aiguilles d'Arves. Neige dur sous le sommet qui s’améliore en descendant. Le ski est agréable, avec quelques passages franchement sympas. Dès qu'on revient à l'ombre, c'est crouté et tout de suite moins agréable. Descente sous du refuge pour Aline et moi alors que Luc décide de prendre un raccourci par le "Mauvais Pas" pour nous réserver des places dans le dortoir lorsque l’on aperçoit, au loin, une longue colonne de plus de 20 personnes qui se dirige vers le refuge. Remontée au refuge avec une surprise à l’arrivée: la longue colonne aperçue plus haut était un régiment de militaires en exercice qui occupe maintenant une grande partie du refuge. D’après les explications d’un des gradés, d’habitude ils fabriquent et dorment dans des igloos mais comme autour de refuge il n’y a que de la neige glacée, c’est plus facile de dormir dans le refuge. Deux autres randonneurs arrivent au refuge à la nuit tombée. Nous sommes cinq « civils » maintenant. Soirée conviviale (pas le genre les bidasses en folie !) sous la chaleur du poêle allumé, après maints essais, par leur soin. Après une vaine tentative de Luc pour me convertir au jeu du Tarot (très désappointé par mon manque d’intérêt pour ce jeu apparemment très divertissant) direction le dortoir. Nuit calme (après que les bidasses aient terminés « eux » leurs jeux de cartes) et fraîche.
Mardi 6 février :
Aiguille de l’épaisseur 3230m
Départ : refuge des Aiguilles d’Arves
Dénivelé : 1200m
Départ tranquille, les militaires étant partis depuis un moment, vers 9h depuis le Refuge des Aiguilles d'Arves. On monte vers le côté gauche du refuge pour profiter de la bonne neige et du soleil qui fait rapidement son apparition. Les couches de vêtement commencent à disparaître rapidement. Superbe montée, douce, avec une bonne neige. Le panorama devient vraiment large et magnifique sur le dernier tiers. On arrive dans la dernière pente avoisinant les 30° sous le sommet, les couteaux s’avèrent nécessaires pour arriver au sommet. Vue superbe avec la sensation de pouvoir toucher les Aiguilles d'Arves.
La descente vers le refuge offre un très beau ski, que du plaisir, et nous profitons du soleil avant que l'ombre ne dévore cette belle pente exposée plein Sud. Arrivés au refuge, nous récupérons une partie de nos affaires laissées sur place. La suite de la descente à partir du refuge est moins fun, neige dure, croûtée, voire verglacée. Nous décidons donc au niveau du torrent de remettre les peaux pour rejoindre le versant ensoleillé de la rive gauche. Bon choix, moquette jusqu’au hameau des Aiguilles. La dernière partie s’avère moins sympathique : border cross dans la forêt, nécessitant un ski plus acrobatique en raison d’une neige complètement verglacée. Retour à la voiture vers 15h30 puis pot à Valloire avant de reconduire Luc à son domicile en faisant un petit détour par la coopérative fromagère de son village.
Philippe Sombret